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Prairies multispécifiques Un cumul de complexités et d’avantages 3ème partie : Un écosystème à part entière

Il y a une quinzaine d’années, l’écologie s’empare du sujet et considère la prairie comme un écosystème particulier.

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« La prairie multispécifique est un système complexe qui s’organise selon trois niveaux :

  1. des groupes d’espèces qui expriment des réponses comparables et ont des effets semblables sur le fonctionnement de l’écosystème, dits groupes fonctionnels (graminées, légumineuses, dicotylédones…) ;
     
  2. des espèces au sein de chaque groupe et enfin
     
  3. des génotypes au sein de chaque espèce », explique Christian Huyghe, directeur de recherche à l’Inra de Lusignan (86) et vice-président de l’Afpf.

Espèces à épiaison tardive et à teneur en MS élevée

Les groupes fonctionnels correspondent à un groupe d’espèces présentant des traits biologique communs. Ces traits leur permettent de répondre de la même façon (ou de façon proche) aux variations des facteurs du milieu et aux pratiques ; ils leur permettent également d’accomplir une fonction similaire au sein d’un écosystème. Au-delà des grands groupes classiques (graminées, légumineuses, grandes dicots, petites dicots), on peut également utiliser d’autres critères. Ainsi, au sein des graminées, la teneur en matière sèche (MS) permet de classer les espèces en quatre types fonctionnels, selon qu’ils conservent ou capturent la ressource (alimentation minérale et rayonnement lumineux).

Chez les graminées, les types A et B à phénologie précoce et à faible teneur en matière sèche capturent les ressources minérales. Ils présentent en général une croissance très rapide mais leurs organes foliaires ont une longévité courte ; à l’inverse, les types C et D (conservant les ressources minérales) auront une croissance lente mais une longévité importante. Ce sont préférentiellement des espèces à épiaison tardive et à teneur en MS élevée.

Sachant cela, il existe une correspondance entre les groupes présents et l’utilisation de la prairie. Ainsi, en montagne, on rencontrera surtout les types C et D, plus tolérants au stress et composés d’espèces conservatives pour une exploitation de la prairie extensive ; à l’inverse, dans les zones d’élevage intensif, on s’appuiera sur des types A et B à croissance rapide pour fournir les quantités importantes de biomasse prélevée.

Pour aller plus loin :
(9 articles pratiques à paraître sur Web-agri.fr)

Un peu d'histoire
La réglementation des mélanges fourragers
• Impacts positifs prouvés
• Des espèces dominantes
• Valeurs alimentaire
• Compétition, complémentarité et facilitation
• Recherche jeunes plantules
• Le sursemis : précautions et mode d’emploi
• Questions à Christian Huygue

Ils seront diffusés en avant-première dans Le Mel Agricole (inscription gratuite en cliquant ICI).

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